Le PTWC d'Hawaii
Le PTWC d'Hawaii
Le centre d’alerte des tsunamis dans le Pacifique, ou PTWC, (Pacific Tsunami Warning Center) est un centre de mesure et d'alerte. Il est basé au 91-270 Fort Weaver Road sur Ewa Beach à Hawaii. Utilisant une maille de sondes océaniques, le PTWC traque à la fois le niveau des eaux et les séismes potentiellement déclencheurs de tsunamis. Il est habilité à alerter les populations et les bases navales.
Le Centre d’alerte aux tsunamis du Pacifique (PTWC) a été mis en place dès 1965 par le Groupe Intergouvernemental de Coordination du
système d’alerte aux tsunamis dans le Pacifique (GIC/SATP) de la Commission océanographique Intergouvernementale (COI) de l’Unesco, créé en 1965. Ce centre, centre national d’alerte aux
tsunamis américains pour les îles Hawaii, constitue le centre opérationnel du SATP et est hébergé par la NOAA à Honolulu.
Sa mission est de fournir aux centres d’alerte nationaux et à tous les Etats Membres des messages d’information et d’avis en cas de fort tremblement de terre et de risque de tsunami dans
l’océan Pacifique, en accord avec le Plan de Communication défini par le GIC/SATP.
La décision de mise à l’abri de la population ou d’évacuation est du ressort des autorités nationales de protection civile, de même
celle de permettre à la population de retourner au bord de mer.
Le PTWC est opéré par deux géophysiciens 24h/24, 7j/7, l’un de permanence et l’autre d’astreinte. Ce centre réceptionne les données sismologiques temps-réel d’une centaine de stations implantées autour et dans le Pacifique, maintenues par plusieurs pays. Des logiciels traitent automatiquement les signaux, détectent les ondes sismiques, localisent les épicentres et calculent la magnitude et le moment sismique. Dès qu’un séisme dépasse la magnitude 6.5, les résultats sont analysés par les géophysiciens. Les données temps-réel d’une centaine de stations de mesure du niveau de la mer implantées le long des côtes et dans l’océan Pacifique et maintenues par plusieurs pays parviennent également au PTWC. Les signaux de ces stations sont les seules mesures in situ du tsunami qui permettent de confirmer si un tsunami a été induit par un séisme ou non.
En fonction des résultats et en accord avec le plan de communication mis en place par le GIC/SATP, un ou plusieurs messages
d’information et alerte sont disséminés. Les critères d’alerte ont été définis à partir des données historiques et tiennent compte qu’un tsunami local peut être induit par un séisme de
magnitude 7.0, un tsunami régional à partir d’une magnitude 7.5, et un tsunami à l’échelle de l’océan peut être induit dès que la magnitude dépasse 7.9. Dès réception de nouvelles données qui
confirment qu’un tsunami est entrain de se propager, de nouveaux messages sont envoyés incluant les mesures d’amplitude des vagues ainsi que le temps d’arrivée prévu du tsunami en certains
points le long des côtes du Pacifique. Enfin, lorsque le tsunami a traversé le Pacifique et que son amplitude est devenue négligeable, un message de fin d’alerte est envoyé.
Depuis avril 2005, le PTWC assure avec le centre japonais d’alerte aux tsunamis de Tokyo (Japan Meteorological Agency) la mission de
centre provisoire d’alerte pour l’océan indien. Il reçoit les signaux d’une quarantaine de stations sismiques et d’une trentaine de stations de mesure du niveau de la mer situées dans et autour
de l’océan indien. Les données de ces stations sont envoyées aux centres d’alerte nationaux de l’Océan Indien. Les critères d’alerte sont identiques à ceux définis pour le
Pacifique.
Depuis mai 2006, le PTWC assure la mission de centre provisoire d’alerte pour les Caraïbes et les mers adjacentes. Il reçoit les
signaux d’une vingtaine de stations sismiques et d’une dizaine de stations de mesure du niveau de la mer situées dans et autour des Caraïbes.
En Polynésie française, le laboratoire de géophysique (LDG) du CEA de Tahiti a mis en place dès les années soixante le centre
polynésien de prévention des tsunamis. Il a comme mission de prévenir les services de protection civile de Polynésie française en cas de fort séisme qui pourrait induire un tsunami dangereux
pour les côtes de Polynésie française. Le LDG a implanté le réseau sismique polynésien qui lui permet de surveiller l’activité sismique importante du Pacifique et a mis au point le
système d’alerte au fort séisme TREMORS®. Le CEA qui participe à la mise en place du Plan de Secours Spécialisé tsunami et au Plan de Prévention des Risques a défini des critères d’alerte
adaptés au contexte de la Polynésie française située au centre de l’océan sud de l’Océan Pacifique. La Polynésie peut être atteinte entre 3 heures et 10 heures par des tsunamis en provenance de
tout le pourtour du Pacifique. La zone de subduction des Tonga constitue la zone la plus proche de la Polynésie et celles d’Amérique du sud et des Aléoutiennes les zones les plus fréquemment
dangereuses, en particulier pour les îles Marquises non protégées par une barrière de récif corallien.